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Réflexions

Ce que la tourmente de la COVID aura permis de percevoir

Ça vous dit vraiment de lire une 1,000e chronique dont le titre contient le mot “COVID”?

Sans doute autant que moi ça me tente de l’écrire.

Tout n’a-t-il pas été dit à ce sujet, allant de la fragilité de l’humain, de l’iniquité des crises économiques à la vulnérabilité de nos chaînes d’approvisionnement et de nos systèmes de santé. Ajoutons à cela le besoin de flexibilité et notre impressionnante vitesse d’adaptation, le stress et la détresse psychologique ou bien comment on partage son écran avec Meet, Zoom et Teams?

C’est ici que je me demande si vous m’entendez bien?

C’est ici que vous me dites: t’es sur mute.

Ça m’apprendra à choisir un sujet si épuisant et si épuisé.

* * *

Paradoxalement, je pense plutôt que c’est avant mars 2020 que nous étions sur mute et avions ainsi cesser de percevoir l’emprise totale de cette folle course à la performance sur nos vies.

Comme si le grand silence du printemps 2020 nous avait finalement permis d’entendre un murmure – un signal faible, comme dirait la grande spécialiste du sujet, l’entrepreneure et la conférencière Estelle Métayer – un signal faible qu’il est maintenant devenu de plus en plus difficile d’ignorer.

Si vous êtes chef d’entreprise, sachez que vos collègues entendent aussi ce murmure. Qu’ils s’interrogent plus que jamais sur le sens du travail, qu’ils remettent leurs priorités en question et que leur allégeance à votre organisation n’a jamais été potentiellement si fragile.

Ne voyons pas ici une menace, mais plutôt une occasion de reprendre contact avec l’autre, à distance comme en présentiel, de manière moins machinale, plus généreuse, et de réaliser que c’est dans la précarité même de ce lien que se trouve sa grande valeur.

“Je me mets sur mute pour mieux vous entendre” aurait été un bien meilleur titre.