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Réflexions

La guerre des talents

Imaginez travailler dans un endroit où vous avez des étoiles dans les yeux, où vous êtes passionné et où vous pouvez vous accomplir. Vous pensez que c’est trop beau pour être vrai? Pourtant, les entreprises tentent ardemment de créer cette étincelle lorsque vient le temps d’embaucher.

Le contexte d’emploi a beaucoup évolué ces dernières années. Un article dans le périodique Management international démontre la nécessité de la «marque employeur», une démarche utilisée dans les entreprises. Désormais, les employeurs sont en concurrence pour attirer et retenir les candidats potentiels. Plusieurs facteurs tels que la rareté du personnel, la mobilité ou encore les carrières dites nomades expliquent le contexte ayant mené à cette « guerre des talents ». Avant, le citoyen moyen travaillait pour une ou deux entreprises dans sa carrière. Depuis la fin des années 90, le nombre s’élève maintenant à cinq.

Alors, comment se démarquer afin que chaque employé trouve un sens à son travail quotidiennement?

Prendre du recul

Pour élever et engager son équipe, encore faut-il être capable de prendre un pas de recul sur ses pratiques de gestion. Pour être performants, nous devons être en mesure de réfléchir à nos valeurs et à ce que nous voulons véhiculer comme messages. La crédibilité d’un chef ne se développe pas en un claquement de doigts, ainsi il faut être cohérent dans nos actions.

Arriver à mobiliser son personnel n’est pas toujours évident, mais une équipe suivra un chef qui s’engage et qui l’amène à se rassembler autour d’un objectif commun, l’entreprise.

Plus facile à dire qu’à faire ? Ça n’a pas arrêté Yan Traversy, copropriétaire de Structure BRL et entrepreneur-athlète de la cohorte Élite C16, de tout mettre sur pause. Depuis longtemps, il avait en tête de traverser le Canada en vélo. Son passage à l’École lui a donné la poussée nécessaire pour se lancer dans ce grand projet; une introspection personnelle qui lui permettra de réfléchir, d’avoir une vue plus globale et de revenir avec des idées nouvelles. Ce moment le force à décrocher et à questionner la croissance de son entreprise.

«Comme entrepreneurs, on est les derniers à prendre des congés, à décrocher et le sport passe souvent en deuxième. Partir, ce n’est pas une décision facile à prendre, mais quand tu as confiance en ton équipe, tu peux te le permettre. Je devais prendre le temps pour moi et me réaligner avec ce que je veux vraiment.» Cette aventure teintera nécessairement sa façon de diriger à son retour, avec une vision plus claire et assumée.

Clarifier sa vision

Vous comprendrez donc l’importance d’avoir une vision alignée avec ses valeurs. En développant un sentiment d’appartenance envers son employeur et son équipe, la loyauté des employés augmentera elle aussi. Tout est une question d’engagement, de reconnaissance et d’affectivité.

Comme dirait Lucie Dumas, coach à l’EEB: «D’abord et avant tout, le leader doit apprendre à aimer son équipe. Nul ne peut réussir à atteindre de grands objectifs en équipe, si les membres de cette équipe ne se sentent pas aimés et appréciés pour ce qu’ils sont.»

Un chef peut, à travers son ambition, se montrer disponible et accessible. Une bonne connaissance de soi et un équilibre viendront optimiser son efficacité et celle de ses équipes. Il suffit de bien identifier les différents piliers autour de soi.

Élever son équipe

Qu’est-ce qui rend une équipe performante? Au-delà de l’aspect financier, les nouvelles générations recherchent le développement personnel, le plaisir et des valeurs similaires aux leurs. L’image et l’offre de l’entreprise passent par sa structure, mais aussi par sa culture organisationnelle.

Certains entrepreneurs misent sur ce dernier élément et l’exploitent dans leur façon de diriger. C’est le cas de l’agence Republik qui a créé en 2018 le poste de responsable de la culture. Son rôle? Il a des responsabilités internes telles que la satisfaction des employés, l’organisation d’événements liés à leurs devises d’entreprise, le maintien de l’équilibre psychologique de l’équipe et la mise en place d’initiatives et de forums de reconnaissance. Il va calculer le niveau de bonheur des employés et ensuite faire ses recommandations. Du côté externe, il participera à l’embauche des futurs candidats et il accompagnera les clients dans leur recherche de valeurs d’entreprise.

Et vous, saurez-vous développer votre marque employeur, créer du sens et ainsi donner à vos employés cette zone de bonheur, marquée par l’apprentissage, le sentiment de contribution et le dépassement de soi?

Source:
Viot, Catherine et Benraïss-Noailles, Laïla « Employeurs démarquez-vous ! La marque employeur, un gisement de valeur inexploité ? ». Management international, 18, no 3 (2014) : 60–81. https://doi.org/10.7202/1025090ar
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