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Réflexions

La vision est soeur du courage

Oser. C’est un mot qui revient souvent dans le vocabulaire de l’entrepreneur. Oser voir loin, voir grand, voir différemment. Avoir une vision audacieuse pour tirer l’équipe et l’entreprise vers le haut. Pour se démarquer. Pour bâtir l’avenir.

Le mot courage n’est donc jamais bien loin du mot vision. Marilyne Gagné, présidente de Dermapure et entraîneure à l’École d’entrepreneurship de Beauce, poursuit une expansion canadienne et entrevoit un jour son enseigne dans les grandes villes du monde. Son entreprise vient d’ailleurs de signer un partenariat stratégique prometteur avec le géant L’Oréal.

Elle constate que la vision, ça dérange. Si on pense différemment, ça ne fait pas forcément l’affaire de ceux qui ont des idées plus conventionnelles, remarque-t-elle. Et ces gens vont forcément tenter de décourager le visionnaire. Ils verront des limites et des contraintes partout sur le chemin. Ils resteront dans leur zone de peur et ils sont capables de déployer beaucoup de résistance pour ne pas y rester seuls. Pour Marilyne, il faut faire de la vision un moteur et foncer. Encore plus quand on sent qu’on n’est pas dans sa zone de confort.

En d’autres mots, il faut entrer dans sa zone de courage, y rester le plus possible, et focaliser sur cette vision de long terme.

Le designer Jean-Claude Poitras, aussi entraîneur à l’EEB, voit également du courage et de l’audace dans la capacité à être totalement soi. Oser se donner la liberté d’être, dans toute son authenticité. C’est là que naît la créativité et que prend forme la vision d’avenir. Celle qui est suffisamment solide pour résister aux chocs et aux embûches.

S’il n’avait pas osé et cultivé sa différence, Jean-Claude n’aurait jamais été un précurseur dans le design de mode au Québec et jamais ses collections n’auraient voyagé dans le monde. Pour lui, le secret de la durée, c’est d’avoir une vision, tout en sachant se réinventer. De fait, il est devenu un créateur multidisciplinaire que l’on continue de célébrer.

Les visionnaires réalisent ce qui paraît improbable, voire impossible au commun des mortels. Ça ne veut pas dire que toutes les idées folles méritent d’être portées jusqu’à l’acharnement. Elles doivent correspondre à un besoin ou à un désir pour se réaliser.

J’ai croisé beaucoup de visionnaires dans le cadre de mon travail à l’EEB, mais aussi comme journaliste, auparavant. Ces gens, qu’ils soient entrepreneurs, artistes ou politiciens; en plus du courage, ont la foi. En eux et en leur vision. Pour certains, les visionnaires sont des fous qui vont frapper un mur et se réduire en miettes. Pour d’autres, ils sont inspirants. Quand l’étoile dans leur regard en éclaire d’autres, c’est une constellation qui se dessine. Une équipe qui va permettre au visionnaire de garder le cap, de nourrir son courage et de concrétiser sa vision.

Qu’avez-vous autour de vous; des éteignoirs ou une constellation? Qu’avez-vous en vous; du courage ou des freins? Et si vous avez des freins, qu’est-ce qui vous aiderait à lever le pied de la pédale?

Pour aller plus loin, lisez l’article La pente du courage. Qui aurait cru qu’un périple en ski alpin de Marc Dutil pouvait être une leçon de courage?