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Réflexions

Le courage de changer

«Le jour où je ne serai plus émotive en lançant une nouvelle cohorte, mets-moi dehors, Marc Dutil!» Ce sont les mots de notre directrice générale par intérim, Isabelle Le Ber, qui accueillait en ce début octobre, avec l’équipe de l’École d’Entrepreneurship de Beauce, une 11e cohorte d’entrepreneurs-athlètes dans le Programme Élite.

Toute l’équipe était fébrile devant ces 19 hommes et femmes qui s’engagent dans une aventure hors-norme, pendant laquelle ils espèrent devenir de meilleurs entrepreneurs et de meilleurs êtres humains.

Découvrir ces gens courageux et les voir grandir est un privilège.

Isabelle Le Ber leur a dit que, pendant leurs 12 séjours avec nous, nous prendrions le contrôle de leur temps. Pour des entrepreneurs, ce n’est pas banal de céder le contrôle! Encore moins aux inconnus que nous sommes encore pour eux.

L’EEB bâtit sa réputation depuis cinq ans et cela aide à faire confiance, mais je n’ai pu m’empêcher de songer aux premiers entrepreneurs-athlète qui ont plongé dans l’aventure sans aucune référence. Il fallait avoir le goût du risque assez prononcé!

L’université et le cégep ne prennent pas le contrôle de votre temps quand vous vous y inscrivez. Vous y allez pour trois heures et vous repartez chez vous avec des devoirs. À l’EEB, les entrepreneurs-athlètes doivent s’abandonner pendant cinq ou six jours à la fois à ce qu’on leur a préparé en secret. Et il ne s’agit pas seulement d’aller en classe…

L’équipe travaille constamment à déstabiliser, à provoquer des réactions, à susciter des réflexions, à sortir les entrepreneurs de leur zone de confort pour les faire entrer dans la zone du courage, celle où le changement arrive.

C’est une zone entre les pantoufles et la panique, entre le bonheur tranquille et la terreur; les deux pôles qui ont le don de bloquer la voie du changement.

La zone de courage est plus ou moins vaste selon les individus. Nous devons apprendre à la cerner pour que les entrepreneurs-athlètes puissent progresser et passer à l’action entre chacun des séjours. Dans leur entreprise, dans leur famille, dans leur communauté, dans leur être.

Déjà, au premier rendez-vous, à la lumière de quelques jeux d’équipe, nous commençons à entrevoir l’ouverture et les résistances.

Nous saisissons que pour certains, la vraie entrée dans la zone de courage, au-delà de l’inscription à l’EEB, prendra plus de temps et d’efforts. Il faudra se libérer de certaines peurs; jugement, rejet, émotions, changement.

C’est le pas à franchir pour grandir. Certains feront de petits pas, d’autres de grands bonds. L’important sera d’avancer. En gardant à l’esprit que la progression n’est pas une ligne droite et que, parfois, il faut accepter certains reculs pour toucher le vrai tremplin.

Isabelle Le Ber a demandé aux entrepreneurs-athlètes d’être exigeants. Envers eux-mêmes et envers nous, qui ne devons jamais remettre nos pantoufles. Au fond, si nous voulons amener les gens vers leur zone de courage, il faut nous-mêmes donner l’exemple. Il faut nous-mêmes suspendre nos jugements, rester ouverts à la critique, chercher l’amélioration continue, avoir des standards élevés, vouloir grandir avec ceux qui nous offrent leur confiance; partenaires et clients.

Tout ne nous appartient pas pour autant dans le cheminement des entrepreneurs-athlètes. La progression se fait quand les gens décident de s’engager dans la voie du changement. Quand ils se mettent à avoir confiance qu’ils trouveront des bénéfices en empruntant des chemins différents de ceux qu’ils connaissent déjà.