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Entrepreneurs Inspirants

Podcast épisode 6 – Geneviève Biron

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Dans ce dernier épisode de la saison 1 de la série podcast Entrepreneur : Être humain avant tout, Geneviève Biron est à la tête de l’entreprise familiale Groupe Biron Santé, une entreprise canadienne spécialisée dans les services de santé. Elle nous en apprend davantage sur la femme qui se cache derrière l’entrepreneure et les moments marquants de sa carrière.

Geneviève, c’est une personne qui aime bâtir, essayer de trouver des solutions à des problèmes et qui est toujours prête à anticiper ce qui s’en vient. Elle le dit elle-même, si elle pouvait avoir un super pouvoir, ce serait d’avoir une boule de crystal pour voir dans l’avenir. Biron Groupe Santé est, depuis un très jeune âge, ancré dans sa vie. En effet, son père est le fondateur de l’entreprise, mais sa mère et ses soeurs y ont aussi travaillé. Elle nous raconte se souvenir de moments où son père avait des rencontres avec des clients directement à la maison, de «retrouver des petits pots d’urine dans le frigo».

Un des points tournants de sa carrière a été la création d’Imagix, une filiale de l’entreprise familiale. Pour Geneviève, ce projet plus personnel était une façon pour elle de faire son propre chemin. Même si elle souhaitait de développer et grandir avec ce projet, il n’a jamais été question pour Geneviève de quitter l’entreprise que ses parents ont bâtie. Se décrivant comme une agente de changement, Geneviève est une personne qui n’est pas toujours satisfaite avec le status quo et qui cherche toujours à améliorer les choses. Elle a tendance à apporter beaucoup de changements dans son entreprise, tout en impliquant l’équipe dans ces décisions.

Elle termine l’entrevue en soulignant l’importance de s’impliquer dans la croissance économique du Québec, que ce soit dans les chambres de commerce, à l’École d’Entrepreneurship de Beauce et dans d’autres organismes en soulignant toujours l’importance de s’entraider, de travailler ensemble pour aller plus loin et comment faire plus.

Transcription du podcast

Mes parents ont été un exemple extraordinaire. Dès qu’on était petites, pour eux, c’était vraiment important qu’on prenne la relève de l’entreprise. Moi, j’ai trouvé que c’était un cadeau extraordinaire qu’ils nous ont fait;

de nous impliquer très jeunes au sein de l’entreprise et nous permettre d’apprendre les rouages et éventuellement prendre la relève.

Je m’appelle Geneviève Biron et je suis présidente et chef de direction de Biron Groupe Santé.

– Vous écoutez le podcast ‎Entrepreneur: être humain avant tout.

Je suis Marie-Pierre Guignard de l’École d’Entrepreneurship de Beauce, communément appelé l’EEB.

Mon rôle est de vous transmettre la magie de l’école en mettant en l’avant-plan les humains qui la font vivre.

La mission de ce podcast, c’est de vous faire découvrir que les entrepreneurs sont d’abord humains avant tout.

Pour débuter, éclaire-nous à ton sujet. Qui est Geneviève Biron?

– Je suis une maman. Je suis aussi une femme en couple heureux.

Je suis une entrepreneure. Je suis quelqu’un qui aime beaucoup bâtir, construire, essayer de trouver des solutions à des problèmes. Je suis une personne qui aime beaucoup l’avenir;

essayer d’anticiper ce qui s’en vient. Je suis une personne qui a des loisirs comme tout le monde et qui essaie d’avoir un certain équilibre dans la vie super occupée qui nous anime.

– Parle-nous un peu de ton entreprise.

– Biron Groupe Santé, c’est une entreprise familiale fondée en 1952 par mon père.

Ma mère y a travaillé; mes soeurs également. Aujourd’hui, c’est moi qui est à la tête de l’entreprise.

On offre différents services diagnostiques dans le domaine de la santé.

Notre activité qui est la plus connue est celle du laboratoire d’analyse médicale, mais on offre également des services de diagnostic des troubles du sommeil.

On vend des appareils correctifs pour traiter l’apnée et on fait des examens en radiologie.

On offre aussi quelques autres services, mais ceux-ci sont nos services les plus importants.

– Geneviève, on ne se connait pas beaucoup.

J’ai donc préparé des petites questions sympathiques pour briser la glace.

Tu vas répondre la première chose qui te vient en tête, en quelques mots. T’es prête?

– Oui.

– Quel était ton premier emploi?

– Mon premier emploi était dans une fruiterie.

– Si tu étais une couleur, laquelle serais-tu et pourquoi?

– Rose fuchsia parce que c’est une couleur animée. C’est une couleur vivante.

– Si tu possédais un superpouvoir, quel serait-il?

– D’avoir une boule de cristal pour voir l’avenir.

– Est-ce que tu as une citation préférée?

– « Tout est possible ».

– Qui était ton idole de jeunesse?

– Nelson Mandela.

– Quel est le plus bel endroit que tu aies visité?

– L’Islande.

– Quel est ton talent caché?

– Comprendre les intérêts ou les besoins de l’autre.

– Qu’est-ce qui te lève le matin?

– Le sentiment de faire quelque chose qui me permet de m’accomplir.

– Quel serait le titre de ton autobiographie?

– « On regarde en avant ».

– Pour toi, qu’est-ce que signifie le mot « entreprendre »?

– Bâtir. Construire.

– On va maintenant parler de tes moments forts, donc les moments qui ont orienté ta carrière.

On veut apprendre à connaitre Geneviève, la femme derrière l’entrepreneure.

Parle-nous de ta jeunesse. Quand tu étais enfant, c’était quoi ta carrière de rêve?

– Quand j’étais toute petite, je rêvais d’être photographe pour la revue National Geographics.

Pour moi, je voyais ça comme un métier plein d’aventures qui me permettraient de voyager et de voir de beaux paysages. Je trouvais ça extraordinaire, les photos que ce magazine nous présentait. Alors, j’en rêvais – Plus jeune, quelle place avais-tu l’impression que l’entreprise prenait au sein de ta famille?

– Pour nous, l’entreprise était quelque chose de quasi omniprésent.

Je n’ai pas vraiment de souvenirs de soupers de famille où on ne parlait pas du bureau;

où mes parents n’adressaient pas des situations qu’ils avaient vécu ou dans lesquelles ils tentaient de trouver des solutions. Je dirais même que… J’airais un peu plus loin.

Mon père faisait des prélèvements à domicile et il n’était pas rare de se lever le matin, d’ouvrir le frigo et y voir des petits contenants d’urine.

Aujourd’hui, on ne verrait pas ça, mais à l’époque, quand j’étais petite, on peut dire que vraiment, c’était une relative symbiose entre l’entreprise et la famille.

– Quel est le point tournant ou l’expérience marquante qui a réellement changé ton parcours d’entrepreneure?

– Je dirais que le moment le plus important a été la fondation et création d’Imagix qui est aujourd’hui une de nos filiales. C’était le fruit d’une ambition un peu plus personnelle de vouloir mettre sur pied mon propre projet.

Je travaillais de très près avec ma soeur ainée qui avait pris la relève à la tête de l’entreprise. Je m’occupais des opérations.

Un moment donné, je me suis posé des questions à savoir qu’est-ce que, moi, je voulais faire.

J’avais le goût d’avoir mon propre projet et je me disais que je ne demande pas de cadeau et je vais le construire. C’est comme ça qu’est arrivée l’idéation, l’élaboration du plan d’affaires et, éventuellement, la mise sur pied de Imagix.

– As-tu pensé, à un certain moment, d’avoir à faire des choix déchirants quand tu parles de ton désir d’être cheffe de projet sans quitter l’entreprise?

– Au moment où j’ai commencé à penser à avoir mon propre projet, c’est certain qu’est arrivée l’idée à savoir: « est-ce que c’est mieux d’aller complètement à l’extérieur de l’entreprise? »

Mais, je ne voulais pas quitter le contexte familial. J’aime beaucoup l’entreprise.

Je voulais trouver une solution pour être capable de me développer et m’accomplir au sein de l’entreprise familiale.

– Tu as déjà dit: « J’aurais aimé débloquer plus tôt ma confiance en moi et avoir le courage de faire le saut comme entrepreneure. Partir une entreprise, c’est plus simple qu’on le pense ». En quoi c’est plus simple qu’on le pense?

– Je dirais que la confiance en moi, c’est quelque chose que je dois travailler encore aujourd’hui.

Il y a une époque où ça me freinait pour faire mes projets et aller de l’avant.

Donc, avec un peu de motivation de l’externe des gens qui m’ont encouragé, un moment donné j’ai fait le saut. Dans le fond pour partir son entreprise, ce que j’ai réalisé c’est qu’à partir du moment qu’on a un bon plan, qu’on a un bon projet, qu’il y a un besoin, avec un peu d’encouragement et un peu d’organisation, j’ai réussi assez rapidement à aller chercher des alliés. À force de réussir des projets, on a réussi à les bâtir. J’ai trouvé ça un peu plus facile que je m’y attendais et je me dis que j’aurais peut-être pu le faire encore plus tôt.

– Tu te décris comme un agent de changement.

Comment ça se manifeste tant dans ta vie personnelle que professionnelle.

– Je suis une personne qui n’est pas très satisfaite avec le statu quo.

J’ai toujours tendance à vouloir organiser les choses, les améliorer. Comment peut-on faire mieux?

J’ai donc tendance à amener beaucoup de changements.

Lorsque les choses sont organisées, je réalise que je ne suis probablement pas la meilleure personne pour gérer au quotidien; je suis déjà dans un futur projet.

Un moment donné, j’ai réalisé qu’il faut travailler ses forces et c’est pour ça que, pour moi, je dirais que je suis assez reconnue pour amener beaucoup de changements au sein de l’organisation.

– Quelle force de caractère ça prend au niveau humain pour être un agent de changement?

– Je pense que ça prend certainement une personnalité qui a des convictions, qui croit beaucoup en ses idées. De mon côté, autant que parfois je vois le futur très clairement et je me dis que c’est là qu’on doit s’en aller, je trouve que c’est vraiment important de faire participer l’ensemble de l’équipe dans ce processus.

Je dois avouer que ça va me chercher un petit peu de patience.

Des fois, je suis impatiente. J’aimerais ça que ça aille plus vite et que ce soit tellement clair et facile, mais en même temps, je comprends très bien.

Je dirais même parfois qu’il y a un certain processus de deuil.

Il faut comprendre que dans le changement, des fois les gens perdent certains acquis.

Il faut laisser un peu de temps à apprivoiser la nouvelle réalité.

– C’est super intéressant quand tu parles de deuil. C’est quelque chose qu’on n’entend pas souvent. Est-ce que tu peux nous donner d’autres exemples?

– Oui. C’est une notion que je garde beaucoup en tête dans le contexte de changement.

L’exemple qui me vient le plus est au fur et à mesure des acquisitions de cliniques de radiologie, certaines cliniques se sont retrouvées à être maintenant des cliniques au sein du même réseau, mais qui étaient auparavant des concurrents. Ce que je me rendais compte avec les équipes, c’est qu’on ne pouvait pas vraiment forcer l’amour. On devait y laisser un peu de temps.

Dans ma tête à moi, ce que j’ai réalisé, c’est que ça prend à peu près un an avant de s’apprivoiser à la nouvelle idée qu’on fait maintenant partie d’une équipe. Lorsque les personnes avaient des comportements ou disaient des choses qui n’auraient pas été acceptables, dans le contexte d’une acquisition et de cette année de deuil, il faut laisser le temps aux gens d’apprivoiser cette nouvelle idée que maintenant, on fait partie d’une nouvelle entreprise.

Ce n’est pas comme avant. Alors, je parle souvent d’une période de deuil d’un an dans un contexte d’acquisition d’entreprise. Avec le temps, ça a fait son sens.

– Est-ce que t’as des regrets?

Y a-t-il des décisions que tu prendrais autrement aujourd’hui?

– Il y a probablement un paquet de décisions que je prendrais différemment aujourd’hui, mais j’aurais le goût de dire que je n’ai pas le goût de m’arrêter à mes regrets.

Je trouve que c’est tellement plus important de regarder devant et d’apprendre.

Il y a des fois des situations où je me dis: « J’aurais peut-être pu agir différemment. »

J’ai peut-être même fait des erreurs dans la façon dont j’ai pensé à la façon dont les choses se développeraient. Mais, à toutes les fois, pour moi, c’est une opportunité de croissance personnelle. J’essaie plutôt de me concentrer sur l’avenir.

– Quelle influence tes parents ont eue et qui perdure encore sur la vision de l’entreprise aujourd’hui?

– Ma mère, c’est une personne qui voit toujours le verre à moitié plein.

Elle a vraiment su nous dire et nous convaincre que c’était tellement important d’avoir des solutions.

Elle dit tout le temps: « Ce n’est pas ce qui t’arrive dans la vie, c’est comment tu le prends. »

Cette philosophie de vie est tellement importante. Pour moi, c’est sûr que c’est venu façonner la façon que je pense et que j’agis aujourd’hui. Mon père a fondé l’entreprise, mais je dis souvent que l’organisation interne de l’entreprise, on le doit à ma mère.

– Quelle est le lègue ou l’héritage le plus important que tes parents ont laissé à l’entreprise? Par exemple, au niveau des valeurs.

– Mes parents ont été un exemple extraordinaire.

Premièrement, j’aurais le goût de parler de leur générosité parce que dès qu’on était petites, pour eux, c’était vraiment important qu’on prenne la relève de l’entreprise. Moi, j’ai trouvé que c’était un cadeau extraordinaire qu’ils nous ont fait;

de nous impliquer très jeunes au sein de l’entreprise et nous permettre d’apprendre les rouages et éventuellement prendre la relève.

Mon père disait tout le temps que c’était comme un bon père de famille. Sa porte était toujours ouverte.

Il n’est pas rare qu’il aidait les employés qui avaient des problèmes personnels.

Au fur et à mesure de la croissance de l’entreprise, c’est sûr qu’on s’est organisé.

On a beaucoup plus de politiques et de procédures en place, mais on essaie vraiment de garder cette connexion avec nos équipes, avec les gens, et de s’assurer qu’on puisse avoir de bons programmes, de s’assurer que les gens sont bien au travail, qu’on a un environnement sain.

On se fait souvent dire des gens qui arrivent de l’externe: « C’est donc bien calme chez vous. »

Moi, je trouve ça tellement naturel. C’est tellement normal.

Il parait que ce n’est pas toutes les entreprises qui sont comme ça.

– Toi-même, Geneviève, tu inspires le calme.

Est-ce que c’est une force qui rayonne au sein de ton entreprise?

– Je me fais souvent dire que je suis une personne qui est une force calme.

Je ne sais pas exactement ce que ça veut dire, mais je pense que je réussis à convaincre, à mener les gens dans une certaine direction, tout en le faisant d’une manière très respectueuse mais avec une certaine fermeté. C’est vrai que, j’ai une certaine impatience.

Je trouve qu’on a beaucoup à faire et que tout va très vite et j’essaie, des fois, d’un petit peu pousser, mais c’est toujours fait d’une façon où je pense que les gens doivent être bien.

– Vraiment intéressant.

Je crois que la croissance économique du Québec t’interpelle beaucoup.

Comment ça se manifeste concrètement et que fais-tu pour y contribuer?

– C’est un sujet qui me tient à coeur. Je trouve qu’on a des attributs extraordinaires ici.

On réussit très bien et on peut faire encore plus. On peut faire notre marque.

Moi, je m’implique dans différentes organisations. Je me suis impliquée au sein de l’organisation dans le domaine des affaires. Je m’implique aussi dans les chambres de commerce.

Je m’implique à l’École d’Entrepreneurship de Beauce.

Je dirais que ça tourne toujours un peu autour du thème de comment on peut s’entraider, comment, ensemble, on peut aller plus loin, comment on peut faire plus.

– Je te remercie beaucoup, Geneviève, d’avoir pris le temps de venir sur notre podcast.

On est super heureux de t’avoir reçue.

– Ça a été un plaisir pour moi d’être avec vous aujourd’hui.

– Ce podcast est une réalisation de l’École d’Entrepreneurship de Beauce qui, en dix ans, a changé la vie de plus de mille entrepreneurs-athlètes et plus de 130 entrepreneurs-entraîneurs, dans une approche unique qui contribue à devenir un meilleur entrepreneur, mais aussi une meilleure personne.