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Entrepreneurs Inspirants

Podcast épisode 2 – Marilyne Gagné

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Dans ce deuxième épisode de la série podcast Entrepreneur : Être humain avant tout, Marilyne Gagné, présidente et fondatrice des cliniques Dermapure, expose les forces et les qualités qui l’ont guidée à travers son parcours. Cette grande entrepreneure se confie sur sa vision du rôle de leader et de la place qu’ont les femmes en entrepreneuriat.

Native de l’Abitibi, Marilyne en a fait du chemin avant d’en arriver à fonder les cliniques Dermapure. Dès sa jeune enfance, elle arbore certaines qualités entrepreneuriales, déjà, elle aime jouer à la femme d’affaires. De son travail de soudeuse dans une « shop » à son travail chez Hugo Boss, elle explique avoir une grande capacité d’adaptation avec les différents types de personnes et a toujours été en mesure de trouver du bon dans chacun d’eux. Selon elle, tous les gens sont égaux et c’est ce qui la motive à aider ceux-ci à grandir, à réussir. Ayant souvent travaillé dans des milieux masculins avant de lancer Dermapure, Maryline mentionne que les femmes ont beaucoup à gagner d’être fraternelles entre elles.

En créant Dermapure, Marilyne souhaitait éduquer sa clientèle sur la santé de la peau. Son entreprise, c’est un « gym pour la peau ». Elle se démarque ainsi par son approche empathique et humaine, qui rend ses clients à l’aise et fiers d’encourager son entreprise. Elle nous confie qu’il n’est pas rare qu’un client devienne employé.

Pour elle, la richesse d’une entreprise est d’avoir une équipe heureuse, de faire vivre des familles et de créer une communauté.

Transcription du podcast

Pour moi, un leader est un leader.

Puis, j’ai toujours insisté à me faire respecter aussi dans mon rôle et prendre beaucoup de décisions avec intensité, tout en ayant de la douceur, de l’empathie et ça ne nous enlève rien.

Je m’appelle Marilyne Gagné, je suis présidente et fondatrice des cliniques Dermapure.

Vous écoutez le podcast Entrepreneurs : être humain avant tout.

Je suis Marie-Pierre Guignard, de l’école d’Entrepreneurship de Beauce, communément appelée l’EEB.

Mon rôle est de vous transmettre la magie de l’école en mettant à l’avant-plan les humains qui la font vivre.

La mission de ce podcast, c’est de vous faire découvrir que les entrepreneurs sont d’abord humains avant tout.

On aimerait ça découvrir un peu Marilyn. Donc j’aimerais ça que tu nous dises, c’est qui Marilyne Gagné.

Marilyne Gagné, c’est une petite fille de l’Abitibi qui a travaillé très fort pour faire son chemin au fil des années avec en dedans d’elle beaucoup de créativité, beaucoup de résilience en fait, je ne prenais jamais “non” pour une réponse, j’aime beaucoup les défis donc je me suis forgée avec le temps tout en restant très très proche des gens, intègre.

Pour moi, tous les gens sont égaux. Étudiante j’étais soudeuse dans une shop de mécanique en Abitibi, puis l’hiver je travaillais chez Hugo Boss au centre-ville de Montréal.

Donc j’ai toujours pu m’adapter, en fait à tous les types de gens avec qui je travaillais et j’ai trouvé le bon en chacun d’eux.

Pour ceux qui ne connaissent pas Dermapure, est-ce que tu pourrais nous résumer ton entreprise en quelques mots?

Dermapure est venu au monde il y a 10 ans, en 2009, et le but était en fait de créer un lieu où est-ce qu’on allait entraîner la peau des gens. Donc pour moi c’est un gym de la peau Dermapure, comme les gens entraînent leur corps, ils mangent bien, je leur demande toujours “Est-ce que vous entraînez votre peau à rester jeune et en santé?”.

Donc je voulais créer ce lieu-là qui célèbre la santé et la beauté de la peau avec des experts, avec les meilleures technologies donc que ce soit des lasers, de la radiofréquence, des injections, des produits topiques, je voulais qu’on ait un lieu dédié vraiment à ça.

Bon, je ne suis pas la seule clinique qui existe au Canada ou dans le monde, mais notre but était vraiment d’avoir une approche très très empathique, que les gens se sentent bien chez nous. Donc on a voulu prendre une position pour éduquer le marché

alors pour moi Dermapure, c’est un gym de la peau et on continue de célébrer ça tous les jours.

Comme on ne se connaît pas beaucoup, j’ai préparé des petites questions sympathiques du style “brise-glace” donc tu vas répondre en quelques mots la première chose qui te vient en tête. Tu es prête ?

Oui.

Quel était ton premier emploi?

Je travaillais dans une pharmacie, j’étais à la réception.

Si tu étais une couleur, laquelle serais-tu et pourquoi?

Bleu. Bleu, j’en porte beaucoup, j’ai les yeux bleus puis le ciel pour moi c’est très important, donc je trouve qu’on peut se projeter quand on voit loin et j’adore voir les ciels se transformer donc le bleu, c’est ma couleur.

Qu’est-ce que tu lis en ce moment?

Sapiens, sur l’histoire de l’humanité, j’aime beaucoup tout ce qui est réel, je lis aucun fantastique donc c’est soit des biographies ou des choses sur lesquelles je vais apprendre sur l’humain.

C’est quoi ton film préféré?

J’aime beaucoup Les Invinsibles. Oui, je trouve que c’est touchant, c’est beaucoup axé sur la relation humaine aussi.

Est-ce que tu as une tradition familiale préférée?

En fait chez moi, on reçoit, je reçois beaucoup, et j’ai une table qui peut assoir 22 personnes et je dirais qu’au moins deux fois par mois la table est pleine, donc ça doit être un rituel duquel fait partie ma famille. J’ai une fille de 15 ans, Chloé, ce rituel-là de recevoir à ma table et de pouvoir partager, c’est très important pour moi. Je pense qu’elle va se souvenir de ça longtemps.

C’est quoi la première chose que tu t’es achetée avec ta première paie?

Ah mon dieu!

À 14 ans Je ne me souviens pas, mais dans mes premiers achats c’était certainement des vêtements, j’habitais dans un petit village en Abitibi, il y avait une boutique qui avait quelques marques reconnues comme Esprit, puis je me souviens d’avoir acheter un trois pièces, à 15 ans, en lin crème que je ne pouvais pas porter finalement là, mais j’avais ramassé mes sous pour acheter cet ensemble là qui faisait très professionnel donc ça m’avait, ça m’a marqué.

Quel émoji utilise-tu le plus?

Le petit bonhomme avec trois petits coeurs autour là. (🥰)

Quel serait le titre de ton autobiographie?

Tribu, parce que pour moi, une entreprise qui réussit, c’est une entreprise qui a su créer du tribalisme donc que les gens, autant les clients que les employés sont fiers de travailler avec l’entreprise.

Donc pour moi, tribu c’est un mot qui me parle beaucoup.

On va maintenant parler de tes moments forts, donc les moments qui ont orienté ta carrière.

Donc nous on veut apprendre à connaître Marilyn, la femme derrière l’entrepreneure. C’est quoi ses principales qualités qui la définissent?

Je crois que je suis une personne créative, donc je vais aussi beaucoup reconnaître l’initiative des gens autour de moi.

Je crois qu’il faut oser sortir de la boîte et je vais encourager fortement les gens à réaliser leurs projets. Donc souvent les gens vont venir à moi : “J’ai cette idée-là”. Parfait, quelle est la prochaine étape? Donc je vais voir rapidement si les gens mettent des efforts dans les choses qui ne mèneront peut-être pas assez loin.

Donc j’aime pouvoir réaligner les gens, leur donner un peu de guidance, je pense que je suis de nature généreuse comme je disais un peu plus tôt, ma table de 22 personnes est souvent remplie à la maison. Je crois qu’on reçoit autant qu’on donne et il ne faut pas compter.

Je suis assez positive. J’ai mes moments plus difficiles aussi, mais je suis très très résiliente donc c’est ça, une fonceuse, positive, créative, qui est motivée à faire avancer les autres personnes.

Quand tu étais enfant, à quoi est-ce que tu préférais jouer?

Ma mère en fait travaillait dans une caisse populaire et elle me ramenait les documents administratifs et là je m’assoyais à mon petit bureau, je signais des chèques puis toutes les copies calquées, tout ça, je classais ça, donc je jouais déjà très jeune à la femme d’affaires.

Tu mentionnes ta mère. Si je ne me trompe pas, tes parents travaillent ou travaillaient avec toi, quelle relation travail-famille est-ce que vous avez?

Donc en fait quand j’ai parti Dermapure il y a 10 ans, mes parents étaient encore en Abitibi et ils sont venus rapidement pour m’aider parce que je suis une maman monoparentale donc mes parents ont pris en charge de m’aider avec la petite et également de construire la première clinique ensemble, physiquement. Ensuite, faire l’entretien du bâtiment pour passer aux ventes en ligne, donc la boutique en ligne de Dermapure, c’est eux qui faisaient les commandes et tout ça et là ils s’approchent tranquillement de la retraite, mais ils vont m’avoir accompagnée vraiment durant ces 10 années-là.

Oh wow! C’est quoi ta définition de la réussite?

Pour chacun c’est très différent, c’est drôle parce que dans certains tests que j’ai fait sur moi-même dernièrement, ça disait que je n’étais pas motivée par ma richesse financière personnelle, c’était drôle parce que pour mon entreprise, la santé financière c’est très important.

Pour moi, ce qui est motivant, qui me motive vraiment, c’est de voir les gens réussir à travers mon entreprise, qu’on ait des clients satisfaits, mais de surtout grandir, créer de l’emploi. Pour moi le succès c’est quand, on fait un sondage interne et que les gens nous disent à quel point ils sont bien chez nous, ça, c’est un succès.

Tu parles de créer de l’emploi. Au niveau humain, pourquoi c’est important pour toi de créer cette richesse-là?

Pour moi c’est faire vivre des familles, c’est amener du pain sur la table, c’est de créer une communauté, donc pour moi les gens doivent être heureux au travail puis de créer ces emplois-là

où les gens passent 8 heures par jour, de le faire dans le bonheur, c’est ça la richesse, c’est de pouvoir avoir de plus en plus d’employés et que eux inspirent les gens qui les entourent, et ça arrive très souvent qu’on ait des clients de Dermapure qui deviennent employés parce qu’ils vivent la chimie qu’il se passe à l’intérieur quand ils viennent chez nous et ils changent complètement de carrière parfois pour venir joindre nos troupes.

Wow!

Je te cite : “quand on est jeune, on nous met dans un rôle de séduction, de compétition. Je pense que les femmes ont beaucoup à gagner à être fraternelles entre-elles, c’est très puissant une gang de filles de 40 ans”. Comment se traduit cette puissance-là dans ta vie personnelle et professionnelle?

En fait, ce que j’ai réalisé moi j’ai toujours été dans des mondes d’homme jusqu’à tant que je démarre Dermapure à 30 ans donc j’avais travaillé dans une shop mécanique, j’avais travaillé chez Xerox, chez Hugo Boss et je me disais c’est plus simple les gars entre eux, vraiment ils ont une aisance à travailler, à avoir du plaisir, les femmes sont toujours un peu plus compétitrices les unes envers les autres. Et quand j’ai créé Dermapure, je me disais “mon dieu, je vais gérer des filles, comment je vais faire ça?” puis tu sais, nous même on se donne une réputation d’être placoteuse puis de créer des choses, mais bien au-delà de ça, si on engage des femmes qui sont matures, c’est magnifique comment les femmes se supportent les unes avec les autres.

Moi j’ai déjà hébergé des filles qui se sont séparées chez moi, donc je trouve qu’il y a une belle fraternité, on fait des voyages ensemble, il y a un voyage de Dermapure qui est aux frais des employés donc ils peuvent venir ou pas là c’est à [inaudible] à chaque été et la première fois qu’on la fait, il y a un quart de tous les employés qui a décidé de venir pour célébrer, on était une trentaine de personnes parce qu’on avait envie de passer du temps ensemble puis de pouvoir partager au-delà du travail en tant qu’humain qu’est-ce qu’on vit.

C’est puissant une gang de femmes ensemble là, je dis de 40 ans parce que c’est un peu la moyenne de l’âge des gens qui travaillent chez nous. Mais je pense qu’on devient mature, on enlève cette position-là de compétition, puis on s’entraide et les femmes vont parler beaucoup plus entre-elles que les hommes, les hommes vont aller faire des sports, tout ça, ils sont gênés un peu de parler de leurs problèmes émotifs, mais les femmes nous on prend un bon verre de vin puis ça arrive très souvent au bureau chef de Sherbrooke qu’il y ait des bouteilles de vin le vendredi soir après le travail puis on décide de rester ensemble pour discuter donc je trouve ça très beau ce que les femmes sont capables de bâtir ensembles aussi.

C’est super inspirant. C’est quoi le moment le plus important de ta carrière?

Je dirais qu’il en a deux : quand j’ai choisi le démarrage de Dermapure donc à 30 ans de dire, j’ai quitté un emploi où je faisais 200 000$ par année et plus, j’avais ma petite fille à prendre soin seule, donc je quittais tous mes paramètres sécuritaires. J’ai déménagé à Sherbrooke, de Montréal, donc je me disais c’est un bon marché cible, une plus petite ville, tout ça pour voir si mon concept va fonctionner. Donc ça a été un mouvement tournant important bien sûr pour le démarrage de Dermapure et il y a cinq ans, qui est un autre point tournant, je me suis associée avec des partenaires du groupe Functionalab à Montréal donc je fais partie maintenant des partenaires avec eux du groupe Functionalab qui possède aussi Jouviance.

Donc on a deux lignes de produits, Jouviance, Functionalab et on a deux lignes de cliniques, Dermapure et Project Skin MD.

Le but c’est d’avoir un portefeuille de marques de produits et services dans le domaine de la beauté de la santé de la peau.

Donc ça a été un grand point tournant de dire je prends des partenaires parce que Dermapure mérite d’être plus grand, j’avais 3 cliniques à cette époque-là, on en a 15 aujourd’hui, et pour moi d’avoir fait le choix de prendre des partenaires, c’est ça qui a ouvert vraiment les portes et qui a donné des ailes pour pouvoir grandir partout au Canada et bientôt on va commencer à ouvrir aux États-Unis aussi, avec je dirais le troisième chapitre qui commence, avec L’Oréal qui vient de prendre position chez nous.

Est-ce que tu penses que ton chemin a été différent parce que tu es une leader féminine?

En fait, peut-être qu’il l’a été, mais je ne l’ai pas senti. Je crois que je ne me suis pas mise dans les chaussures de dire “ah mais là je suis une femme, il faut que je fasse ça différemment”

tout ça. Moi, pour moi, un leader est un leader, puis j’ai toujours appris à me faire, j’ai toujours insisté à me faire respecter aussi dans mon rôle et je crois que les femmes doivent gagner confiance et tout est égal entre les hommes et les femmes, on a des styles différents je trouve que les femmes on va amener de l’humanisme en général un peu plus, de la douceur, des qualités types de la femme et que ça nous sert très bien dans le nouveau marché du travail. On a pas besoin de changer. On peut être une femme leader et prendre beaucoup de décisions avec intensité et tout ça, tout en ayant de la douceur, de l’empathie et ça ne nous enlève rien. Donc je pense que notre style va être le style du futur, les hommes vont devoir apprendre un peu plus, et là je généralise là, mais que les hommes amènent ce côté humaniste, empathique, qu’on retrouve chez plein de leaders hommes, particulièrement dans notre société actuelle, mais je pense que c’est égal, sinon encore plus bonifié que les femmes soient à la tête de plus en plus d’entreprises.

Selon toi, est-ce que les entreprises ont une responsabilité de venir en aide les unes envers les autres au Québec?

Oui, tout à fait. Je crois qu’il faut s’entraider, on est une belle communauté, le “Québec Inc” comme on appelle, j’ai créé avec mes collègues, des chefs d’entreprises de l’Estrie, un club pour les jeunes entrepreneurs de demain, donc ça s’appelle le club jed.ca et au club Jed en fait c’est tous les jeunes qui sont appelés entre secondaire 3 et 5 à réfléchir à ce qu’ils veulent faire plus tard, certains d’entre eux se voient entrepreneurs mais ne comprennent pas le chemin. Ce club là

des jeunes entrepreneurs de demain c’est une semaine où est-ce qu’ils sont mis en contexte avec 15 entrepreneurs qui viennent passer du temps avec eux. On leur donne des défis et ils doivent bâtir un plan d’entreprise en 7 jours. Moi quand j’étais au secondaire j’étais assez tannante, je trouvais ça long le programme, j’aime pas être pris dans une coquille donc je trouve que les jeunes qui étaient comme moi, qui sont un petit peu dérangeants à l’école, qui ont beaucoup d’énergie, qui ne veulent pas rentrer dans le cadre, ils ont souvent le profil entrepreneur mais ils n’ont pas les outils. Tu penses que tu pourrais être un entrepreneur, si ton père n’en est pas un, c’est difficile de savoir comment s’y rendre. Donc j’ai beaucoup d’intérêt à donner au suivant, surtout aux jeunes mais quand je peux toucher plusieurs personnes à la fois, donc que ça soit à l’école de Beauce, au club des jeunes entrepreneurs, à l’Université de Sherbrooke, donc ça je trouve que c’est bénéfique de pouvoir m’impliquer. Ce que vous créez à l’école de Beauce, cette belle communauté-là, je trouve que c’est intéressant, il faut la nourrir et c’est un beau rôle que tu as toi Marie-Pierre.

Merci beaucoup Marilyne, c’était super inspirant de te recevoir.

Ça me fait plaisir, merci à toi.

Ce podcast est une réalisation de l’école d’entrepreneurship de Beauce qui, en 10 ans, a changé la vie de plus de 1000 entrepreneurs-athlètes et plus de 130 entrepreneurs-entraîneurs dans une approche unique qui contribue à devenir un meilleur entrepreneur, mais aussi, une meilleure personne.