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Réflexions

L’importance des (bonnes) erreurs avec Marc Dutil

Il doit y avoir une bonne raison pour laquelle j’ai si longuement retardé – à la grande frustration de mes collègues, en passant – la rédaction de ce court texte. Serait-ce un scepticisme par rapport au sujet grisâtre qu’on m’impose ?

Le titre “L’importance des bonnes erreurs” me convient davantage, car le bienfait de l’erreur honnête pour la croissance personnelle, professionnelle et spirituelle est bien connu. D’ailleurs, le parcours de nos héros n’est-il pas invariablement parsemé d’embûches cruelles et pénibles qui deviennent ultimement le fondement même de leur triomphe ?

C’est ainsi que nous concluons, sagement, que les difficultés et les erreurs sont finalement de précieux leviers à célébrer.

Mais pas si vite!

J’ai le privilège d’accompagner les cohortes du programme Élite de l’EEB depuis près de 13 ans sous le thème de la prise décision et j’ai observé une émergence graduelle de la dimension intuitive dans le processus décisionnel. Et c’est là le bobo.

Je demande: “Tu as fait une erreur en recrutement, ça arrive… Qu’as-tu appris ?” et on me répondra: “Je ne sais pas… j’avais pourtant un si bon feeling.” Alors, pour aider, je rajoute “Qu’est-ce que les recherches de références avaient donné ?” Et là, péché mortel, on me dit “Ah, moi je ne crois pas aux références.”

Au fil du temps, j’ai entendu – trop souvent – toutes les variances de cette réplique: “je ne crois pas aux experts”, “je ne crois pas aux statistiques” et, même, “je ne crois pas à ce qui est écrit noir sur blanc devant moi.”

Alors, oui pour les erreurs, on se relève et on recommence, c’est une vieille danse; cependant, si jamais vous vous retrouvez irrémédiablement perdu, je vous suggère, humblement, d’avoir le feeling d’accepter le soutien et les bons conseils qu’on vous offrira. Vos difficultés reprendront alors tout leur sens.